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L’ASUL à la Coupe des Messieurs d’Angers ou la formidable aventure de Cap’tain Toilettes

By 27 octobre 2023mars 8th, 2024No Comments

Vendredi 20 octobre

A quoi reconnait-on une organisation confiée à un officier de réserve de l’infanterie de marine ? A l’arrivée dudit officier par le tram de 12h59, barda sur le dos et coupe réglementaire, au rendez-vous fixé à 13h00.

Le reste du séjour fut au diapason de cette entame exemplaire. Un passage éclair au club où nous récupérons l’embarcation refaite à neuf la semaine précédente par 3/4 bidasses de l’équipage permet également aux huiles du club (soit l’ensemble de la commission sportive) de passer les troupes en revue. C’est aux ordres du légendaire Capitaine Toilettes, lui-même membre de l’équipage sur le départ, que nous prenons tous séance tenante les précautions nécessaires à un voyage ne devant comprendre qu’une seule pause, et que le grand départ est donné après s’être équipé au préalable de la très nécessaire caisse à outil, du siège de la barreuse, et d’une cox-box avec son chargeur.

A l’unanimité le trajet de 7 heures en direction d’Angers fut jugé bien trop court pour permettre de trouver un accord sur le design de la future combi du club. La déception de n’être pas parvenu dans le temps imparti à résoudre tout à fait l’une des questions vestimentaires les plus épineuses des 3 dernières décennies, à laquelle s’ajoute la fourniture quasi-continue de fraises Tagada, de fougasses aux olives, et de madeleines à volonté, fait qu’à l’unanimité moins une voie nous aurions volontiers poursuivi le voyage jusqu’à Brest. Il n’y a guère que la membre de notre fan club qui vit Angers avec soulagement tant elle était alors saisie d’une nausée persistante. La cause exacte de ce malaise reste pourtant encore sujet à discussion tant était criant l’absence de symptôme chez les autres voyageurs, habitués il est vrai depuis plusieurs semaines à tout partager (sauf la cadence, sujet sur lequel chacun tient absolument à son autonomie la plus complète, Capitaine Toilettes plus encore que tous les autres, étant viscéralement attaché au fait de prendre du plaisir à 18 en toutes circonstances).

Les derniers kilomètres du trajet furent également marqués par un événement qui témoigne de la démocratisation croissante de la grande muette. Dans un souci de commandement démocratique permettant de satisfaire aux préférences du plus grand nombre rare chez les officiers supérieurs, l’avis de l’équipage fut sollicité par le marsouin en chef afin de trancher entre burger et pizza pour le repas du soir. La majorité s’étant prononcé en faveur du burger, avec une insistance particulière du Capitaine, l’état-major réserve une pizzeria française de renom.

De retour à l’hôtel, un grand jeu consistant à vider entièrement le camion dans l’obscurité totale d’un parking d’hôtel dépourvu de lampadaire fut organisé dans le but de trouver le micro de la cox-box. Quand il fut acquis que le micro était resté à Miribel, oublié dans la précipitation d’obtempérer aux ordres du Capitaine, la barreuse rejoint son lit, condamnée à passer sa nuit à réduire son plan de course d’une douzaine de pages d’instructions bien senties à 3 injonctions principales : ‘Ensemble !’ ; ‘Attention gratte cul’ (cf. voir plus loin) et ‘Enlevage !’.

Samedi 21 octobre

La journée du samedi fut découpée en trois sections dédiées respectivement à la visite de la ville, à la reconnaissance du parcours, et à la conception d’une cox-box ‘maison’.

Concernant la visite de la ville, Angers est une charmante bourgade, et en particulier son restaurant La Boucherie qui dispose d’un salon privatif où il fait bon manger des coupes de glace à l’abri de la pluie.

Concernant le repérage du trajet en vélo : le rajout de bouées fait que le célèbre virage ‘gratte cul’ n’est pas à 90 degrés mais bien plutôt à 120 et il conviendra donc de trajecter soigneusement pour y laisser le moins de secondes possible.

Concernant la conception d’une cox-box, on peut compter sur 4 ingénieurs INSA, 3 spécialistes du BTP et 2 incompétents pour trouver des solutions originales. Parmi les options les plus prometteuses, ont été sérieusement considérées la possibilité de couper quelques bouteilles de cristalline de sorte à en récupérer les culots avant de les relier par une cordelettes qui, soigneusement tendue, viendrait relier le culot émetteur entre les mains de la barreuse aux culots amplificateurs placés sous les sellettes des 3, 5 et 7. Une autre alternative consistait à répartir les rares écouteurs sans fil à notre disposition dans l’oreille des rameurs les plus proches de la proue et de diffuser les messages clefs par le biais d’une application du type Talkie-Walkie. Une autre option visait à passer un appel de groupe via Whatsapp sur deux portables qui seraient alors fixés en fond de coque sur position haut-parleur, la barreuse utilisant le sien pour passer les consignes. Une option ‘low cost / low tech’ projetait d’écrire les principaux ordres sur des panneaux en carton prêts à être brandis par la barreuse au-dessus de la tête du 1, et surtout du 2, aux moments cruciaux. C’est un passage au Décathlon qui débloqua la situation avec la transformation de cônes de football en porte-voix au maniement facilité par l’ajout d’une sangle ‘collier de chien’ qui remporta l’assentiment de tous. Pas de chance, le concepteur était gaucher et la barreuse droitière… mais rien ne fut dit sur le moment pour ne pas doucher la confiance qui renaissait enfin.

Dimanche 22 octobre

Que dire de la course ? Qu’à un départ épique, puissant, soutenu, fut adjoint un train d’enfer permettant de garder un avantage léger mais décisif jusqu’au kilomètre 9 moment où, le fameux gratte-cul est venu couronner des semaines de slalom sur le lac des eaux-bleus nous permettant de prendre 5/6 longueurs sur nos concurrents directs : un huit de couple du Mans avec la fâcheuse habitude de revenir sur nous au premier bout de droit. Ces longueurs, progressivement rognées par les rameurs adverses au cours des 6 derniers kilomètres, nous furent précieuses pour résister aux derniers assauts des poursuivants jusqu’à l’enlevage final et notre victoire scellée par 18 secondes d’avance (aidés en cela par une dernière fausse pelle de nos opposants qui parait-il coutera à l’un des leurs un gâteau). Au final, l’ASUL termine 2e sur 13 dans sa catégorie en 1h02m07s (et 4e sur 44 embarcations en compétition).

Les espoirs de résoudre enfin la question des couleurs de combi sur le trajet retour furent douchés rapidement par le temps consacrés à des sujets annexes notamment de la part des ignorants bombardant de questions les ingénieurs et bâtisseurs membres de l’équipage sur les gains réalisés du fait de la nouvelle peinture sur la coque, de ceux rendus possibles par l’acquisition récente du HP41, des bénéfices qu’on serait en droit d’attendre de portants carbone, de l’importance relative du courant et du vent sur un parcours en boucle sur 3 cours d’eau différents etc. Ces échanges ne furent que brièvement interrompus par la consommation de pâtés en croute et d’un cake olives-anchois fort gentiment préparés par notre fan club recevant en retour le prix de la meilleure supportrice de l’ASUL et par l’insigne honneur de pouvoir fournir le gâteau et les boissons qui viendront accompagner le remontage de la coque sans même avoir eu à faire une fausse pelle.

Epilogue

Mais qu’est-il donc advenu de Capitaine Toilettes ? Et bien, fort de sa victoire et du plaisir pris à ramer à cadence de course, Capitaine Toilettes est parti voguer vers de nouvelles aventures à la Capitale en train première classe.