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La Vogalonga… parce que je la vaux (veux) bien !

By 3 août 2023No Comments

Venise, c’est loin en minibus. Il faut y aller et il faut en revenir. Mais une fois passées les péripéties et frayeurs des trajets, quel bonheur de ramer dans le grand canal ! 

« Ah la Vogalonga, c’est magique, magnifique, fantastique ! » À l’Asul, on nous les avait vantés à de nombreuses reprises les mérites et les délices de la Vogalonga. « C’est à faire au moins une fois dans sa vie », avait-on même compris. Alors, nous voilà une quarantaine d’Asulistes, mélange de novices et d’accros au rendez-vous, partis ce jeudi 25 mai disséminés entre le début de matinée et le début de l’après-midi. Non sans, deux jours plus tôt, avoir chargé les bateaux, fait connaissance avec les pare-vagues et récupéré les minibus. 

750 km, un tunnel du Fréjus fermé puis rouvert, une pluie diluvienne après la frontière et un pneu de remorque changé par de valeureux Asulistes plus loin, la joyeuse troupe a pris ses quartiers dans plusieurs bungalows du Camping Village de Cavallino… également occupé par les moustiques !

Après deux jours de visites, de préparatifs, de balades en vaporetto (enfin pas le vendredi, ils étaient en grève !), de bains matinaux et nocturnes et de Spritz à toute heure, on se retrouve le dimanche à 8 heures au club d’aviron de Mestre, à une grosse demi-heure de rame de Venise. C’est là que des rameurs de l’Europe entière ont posé et préparé leurs bateaux pour les mettre à l’eau sur l’un des 3 pontons. Gros embouteillage mais on prend son mal en patience grâce à une météo favorable : grand ciel bleu et petite fraîcheur matinale.

L’Asul a dépêché pas moins de sept yolettes et leurs membres ont plus ou moins rivalisé d’imagination pour le côté déco : les oranges, les pompons, les lutins, les pointeurs, les rouges, les bleus et rouges, et puis les sans thème. Si les équipages débutants ont plus de mal avec la boussole pour trouver le parcours, on comprend tous rapidement que c’est râpé : on ne sera pas sur la ligne pour le départ officiel et pour humer cette ambiance dont on nous a répété qu’elle était si particulière. En plus, la police nous bloque le raccourci qu’on nous a indiqué : on a beau lui expliquer, l’agent ne veut rien savoir. Alors, on range nos égos de Franchouillards dans notre bateau et on repart. Et là, ô surprise, on a le grand canal pour nous tout seul. À nous la découverte insolite de Venise, de ses palais, de ses bâtiments colorés, de sa cité lacustre. On passe sous le pont Rialto qu’on avait eu tant de mal à franchir la veille à pied au milieu des touristes. On a même l’impression que les gondoles s’écartent pour nous laisser passer. On arrive à hauteur de la place Saint-Marc et on rejoint enfin d’autres embarcations. Tiens, on voit même des copains de l’Asul. Premier changement de barreur, puis arrêt pipi obligatoire sur l’une des îles plates à l’accostage périlleux, on touche de près à tous les côtés de la Vogalonga. Dans le passage étroit en allant sur Murano, on rattrape des paddles, des Dragon boats et des kayaks. À chaque ralentissement, la réactivité du rameur est sollicitée : on scie de temps en temps, on rame souvent en demi coulisse et on est rarement en pleine. Ça incite certains à se livrer à une activité qu’on aurait du mal à qualifier de « en vogue » mais plutôt d’originale : le découpage de paddle ! 

On peut profiter de plus d’espace entre les îles de Burano et de Murano : de la longueur et du rythme vont faire notre bonheur… jusqu’à être totalement immobilisés aux abords de Venise où on se retrouve littéralement les uns sur les autres.

Dans ce méli-mélo de rames et de rameurs coincés entre deux embarcations, le prestige de la Vogalonga prend tout son sens. Heureusement que les hommes grenouilles sont là pour nous extraire du fameux bouchon de Venise pour goûter à un deuxième passage – complètement différent du premier – dans le grand canal. On navigue sous les vivats de la foule, dont certains supporters bruyants aux couleurs vert et bleu. Le vert se transforme en verdâtre quand, juste après le Rialto, l’eau a été colorée aux produits non naturels dont on apprendra le lendemain dans le journal local La Nuova di Venezia e Mestre qu’il pourrait s’agir d’une action d’un mouvement écologiste (toujours pas revendiquée à ce jour). On aurait donc aussi servi, au travers de notre participation, à la médiatisation internationale d’une cause ? Toujours est-il que c’est en passant quelques minutes plus tard la ligne d’arrivée, puis en récupérant notre médaille qu’on prend toute la mesure de devenir une Vénitienne ou un Vénitien. Le temps de remonter le canal jusqu’à Mestre – après 8 heures de rame au total – puis de tout ranger, et tous les participants ont pu savourer un très agréable pique-nique magnifiquement préparé.

De Venise, chacun est reparti avec ses souvenirs et ses impressions, ses moments de rencontres, qui font aussi l’intérêt de ce genre de séjour, et de partage. Chacun est aussi reparti avec le sourire pour aborder la longue, et en grande partie rectiligne, route du retour. Rien ne pouvait gâcher cette expérience, pas même une énorme frayeur sur l’autoroute pour l’un des minibus. On a gardé pour la fin les remerciements éternels à Bruno pour cette organisation au top et cette implication de tous les instants. On le confirme : dans de telles conditions, la Vogalonga, c’est à faire une fois dans sa vie !